Les humains sont depuis la nuit des temps fascinés par l’eau. Ces grandes étendues en apparence paisibles peuvent parfois être le repère de créatures mystérieuses qui nourrissent l’imaginaire. Le Kraken, le Monstre du Loch Ness sont assurément deux des plus connues mais en France un autre monstre hanterait les eaux de la Dordogne. Un monstre titanesque semblant venir tout droit des enfers. Naviguons ensemble sur la Dordogne à la recherche du légendaire Coulobre.

Une grande aventure 

Eté 2021, après une épidémie mondiale qui l’a privé de sa femme, un avocat fraichement retraité décide de réaliser l’un de ses rêves en entamant un périple de plusieurs jours en canoë sur la Dordogne. Malgré une forte émotion et son arthrose aux genoux, les deux premiers jours de navigation sans encombre. Le troisième jour, après plusieurs kilomètres de navigation, une odeur épouvantable remplace la douce et légère odeur de l’eau avant que son embarcation heurte un objet dans l’eau, faisant presque goûter une énième fois la Dordogne au jeune retraité. Une brève vérification lui permet de constater qu’aucun dégât n’a été causé. Il remarque juste une matière verdâtre gluante accrochée à la proue de son canoë. Cette matière répugnante en apparence l’était aussi par l’odeur infecte qui s’en dégageait. Une odeur froide résultante d’un mélange d’Epoisses, un fromage fort à l’odeur prenante, de chair en décomposition et d’accumulation de vase aux abords des étangs les chaudes journées d’été. Le choc et l’odeur épouvantable lui firent penser à un 

animal mort emporté par le courant qu’il aurait percuté par malchance. 

Le cri des profondeurs

Le jour suivant, alors qu’il entamait les premiers kilomètres de son plan de navigation quotidien, un cri rauque semblant venir des profondeurs de la Dordogne, perturba la tranquillité des lieux et lui glaça le sang. Le cri inquiétant était accompagné de la même odeur qu’il avait senti la veille et qui parfumait le dépôt verdâtre retrouvé sur son canoë. Un animal mort ne peut en théorie plus crier! Sentant la panique commencer à le gagner, il décide de rejoindre la terre ferme pour tenter de reprendre ses esprits, trouver une explication rationnelle à ce cri et poursuivre son aventure. Au moment de sortir son embarcation de l’eau, l’odeur putride envahit une nouvelle fois ses narines, provoquant un léger vertige. Une énorme créature surgit de l’eau avant de disparaître quelques secondes plus tard dans l’agitation de la Dordogne. Le témoin nous dresse le portrait d’une créature gigantesque, ayant l’apparence d’une couleuvre avec une gueule remplie de dents pointues avec des cornes énormes sur la tête. La couleuvre était également pourvue de pattes écailleuses et griffues et d’une paire d’ailes.

La légende du Coulobre

D’après une légende du Périgord, un dragon se cacherait dans une grotte impossible d’accès pour les hommes sur les flancs de la vallée. Les personnes l’ayant aperçu en dressent un portrait quasiment identique à celui du témoin du jour. Il aurait l’apparence d’une couleuvre titanesque avec une mâchoire énorme. Sa tête serait recouverte d’épines avec une paire de cornes et des oreilles pointues. Son apparence effrayante serait accentuée par des pattes griffues et des ailes de dragon. D’après les habitants, ce monstre serait si grand que lorsqu’il s’abreuve dans la Dordogne, sa queue serait encore en haut de la falaise.

Une navigation risquée sur la Dordogne

Pour se nourrir, il n’hésiterait pas à sortir de son antre en se glissant dans la Dordogne pour attaquer toutes sortes d’animaux qui s’approchent un peu trop du cours d’eau. Son mets favoris resterait cependant, si l’on en croit les locaux, les occupants des embarcations qui naviguent sur la Dordogne. Au fil des siècles, de nombreuses disparitions inquiétantes ont été recensées à proximité du saut de la Gratusse. La majorité d’entre elles concerne des bateliers, pêcheurs et même des lavandières. De nombreux témoins affirment être les rescapés de celui que l’on nomme dans la région ” Lo Coulobre “. Effrayés par ce mystérieux dragon et lassés de perdre leurs proches, les habitants du village de Lalinde ont fait appel, au IIIe siècle, à l’évêque Saint Front pour s’en débarrasser. Après un combat que certains qualifient d’épique, le religieux parvient à vaincre le monstre et ainsi à stopper les attaques. Pour le remercier, les habitants érigèrent la Chapelle Saint-Front du Colubri à Couze-et-Saint-Front. Plaçant ainsi la région sous la protection éternelle du sauveur qui est venu à bout du Coulobre.

Le retour du monstre ?

Depuis ce jour et jusqu’à réception du récit du jeune retraité, aucune apparition de monstre de ce type n’a été recensée à proximité de la Dordogne. De plus, le lieu de son étrange rencontre se trouve à plus de 100 km du Saut de la Gratusse. Avec notre regard humain, cela peut sembler important mais pour une créature que l’on décrit comme gigantesque, une telle distance serait en réalité anecdotique. On ne peut pas nier que le portrait que dresse notre témoin est troublant de similitudes avec lo Coulobre. Il est vrai que nous avons retrouvé des éléments qui confirment la victoire de l’évêque mais rien ne permet d’affirmer que Lo Coulobre ait été tué lors de cette bataille.

Lo Coulobre est-il vraiment de retour? Comment éviter d’éventuelles attaques? Pourquoi s’est-il montré? A-t-il réellement tenté de s’en prendre au canoéiste? Embarquez pour une enquête mystérieuse et faites la lumière sur cette créature maléfique.